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Les enjeux historiques, géopolitiques et économiques par macro-région Toutes les macro-régions ne sont pas sur un pied d’égalité face au défi du changement climatique. Nous allons examiner ici la situation de la Chine, des États-Unis, de l’Europe, de la Russie et du Moyen-Orient. Nous toucherons quelques mots des contraintes auxquelles sont confrontés les pays les moins développés. Ch ine Ce pays a réalisé un parcours exemplaire sur le plan économique depuis 1990, au moins en termes de croissance économique et de progression du confort matériel moyen apporté à sa population. Depuis 1990 en effet, l’activité économique a été multipliée par 11, et celle par habitant par 9. Il n’y a pas dans l’histoire de l’humanité, même aux États-Unis à la fin du xixe siècle, moins encore au Royaume-Uni lors de la révolution industrielle, de progression équivalente sur une période de 30 ans. (…) Quels seront les conséquences de la transition énergétique pour la Chine ? A priori, la Chine est relativement bien positionnée pour sortir plutôt gagnante de la transition énergétique. Sur le plan de l’emploi, le secteur minier compte 12 millions d’emplois en Chine, un chiffre significatif mais qui ne représente que moins de 2% de l’emploi total dans le pays. La production d’énergie renouvelable requiert 4 à 5 fois plus d’emplois pour un même niveau de production d’énergie, si bien que ce secteur pourrait représenter près de 50 millions d’emplois à l’horizon 2060. (…) Au total, si la Chine dispose de solides atouts pour sortir renforcée de la transition énergétique, le pays fait aussi face à de sérieux risques, particulièrement dans un contexte où les États-Unis et l’Europe sont décidés à renforcer leurs capacités industrielles. États-Unis Sur la question du réchauffement climatique, le pays est finalement moins homogène que l’Europe dont les pays sont, pour la plupart bien que de manière différente, convaincus de la nécessité d’agir vite et engagés dans un programme ambitieux de baisse des émissions de gaz à effet de serre[i] . Commençons par les faits. Les États-Unis sont aujourd’hui le premier émetteur historique, si l’on compte depuis le début de la révolution industrielle, mais le second derrière la Chine pour ses émissions actuelles et même celles cumulées depuis 1960. Par habitant néanmoins, les Américains émettent deux fois plus que les Européens. (…) Pourtant, la situation n’est pas aussi négative qu’on pourrait le penser Détaillons un peu les contraintes qui pèsent sur les Etats-Unis en matière de réduction des émissions. Celles provenant du secteur transport forment le deuxième poste, avec près d’un tiers du total[ii] , juste derrière la production d’électricité et loin devant l’habitat et les bureaux. Sur ce total, la voiture privée est le gros morceau (60% environ), les camions pour 30% et l’avion 10% (à noter ceci n’inclut que les voyages domestiques). (…) Le problème du méthane aux États-Unis Les États-Unis en émettent beaucoup, probablement plus que ne le suggèrent les statistiques officielles car certaines sources sont mal connues (nombreuses mais petites pour chacune d’elles). Plusieurs raisons expliquent pourquoi la situation n’est guère brillante de ce côté-là. Rappelons que les principales sources de méthane sont l’agriculture, plus particulièrement l’élevage des ruminants, l’industrie gazière, pétrolière et charbonnière et les décharges. (…) Et celui du CO2 Les fortes émissions de CO2 sont, nous l’avons vu, surtout dues à une surconsommation d’énergies, fossiles en particulier, par rapport à d’autres zones ou pays au niveau de développement économique comparable. L’efficacité énergétique est faible aux États-Unis, dans les transports comme dans le commerce, l’habitat ou l’industrie. (…) L’Europe Cette région dispose d’un leadership incontesté dans le domaine de la transition énergétique. Selon le World Economic Forum, qui établit un classement des pays selon leur niveau d’avancement dans la transition énergétique, l’Europe est la mieux positionnée : parmi les 20 premiers pays les mieux préparés, 16 sont Européens (les États-Unis ne pointant qu’à la 24ème position et la Chine à la 68ème)[iii] . Depuis 1990, les émissions de gaz à effet de serre de l’Europe se sont contractées de plus 25% % malgré une augmentation de l’activité économique de plus de 60%. Une large majorité des pays d’Europe ont l’ambition d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, et quelques-uns d’entre eux visent l’horizon 2040 ou 2045 (Allemagne, Suède, Finlande, Autriche). L’Europe est relativement bien positionnée pour sortir renforcée de la transition énergétique, disposant de ressources renouvelables abondantes, vent et soleil, mais de très faibles réserves en énergies fossiles[iv] . (…) Autres régions Il serait beaucoup trop long d’analyser ici en détail la situation de toutes les autres macro-régions ou pays. Arrêtons-nous sur quelques cas dont la situation est d’une grande complexité comme la Russie, le Canada, l’Australie et le Moyen-Orient. Ces trois pays ou régions sont des producteurs importants d’énergies fossiles et de forts émetteurs, au moins par habitant et unité d’activité économique. En même temps, ils sont confrontés aux conséquences du réchauffement climatique, et leurs populations sont inquiètes, bien que plutôt moins que dans les autres pays développés. (…) La situation géopolitique de l’énergi e Les réserves de pétrole sont assez concentrées, et plutôt sur des zones instables politiquement. On peut calculer un indice de concentration géographique très facilement, sur la base des informations publiées par le BP statistical review : de toutes les énergies fossiles, le pétrole est celui qui a le niveau de concentration le plus élevé quand on le mesure par grande région. La concentration des exportations l’est encore bien plus car si beaucoup de pays produisent du pétrole, parfois en quantités limitées, peu exportent des volumes significatifs[v] . Or les pays qui concentrent une grande partie des réserves « ‘exportables » sont plutôt instables politiquement, avec un niveau de risque politique non négligeable[vi] . Les enjeux géopolitiques de la transition énergétique Ces enjeux sont très nombreux, nous en avons vu certains expliquant par exemple les réticences de gros producteurs de pétrole et de gaz à s’engager dans la transition énergétique, ou même ceux de pays qui craignent qu’elle entraine, comme la Chine, un ralentissement de leur économie, avec le risque dans les deux cas de troubles politiques intérieurs. (…) Le prix et la volatilité du prix de l’énergie Les prix du pétrole sont sujets à de fortes variations, et celles-ci sont inhérentes à la façon dont sont réparties les réserves de pétrole et à des aspects géologiques qui conditionnent leur coût d’exploitation. Pour mettre au point des nouvelles technologies d’exploration permettant d’accéder à des réserves difficiles d’accès, généralement en eaux profondes, le marché a besoin que les prix s’établissent, au moins pendant un certain temps, à des niveaux élevés. (…) L’accès à l’énergie et la sécurité d’approvisionnement Avoir un approvisionnement stable et suffisant en énergies est une des conditions du développement économique, bien que ce ne soit pas lae seule[vii] : ceci n’est pas nouveau, et en réalité, au cœur de la géopolitique depuis le début de la révolution industrielle. (…) La bataille pour la compétitivité La sécurité d’approvisionnement énergétique est essentielle à un développement économique harmonieux. Mais compte tenu du poids du coût de l’énergie dans celui de la fabrication de la plupart des biens (et dans une bien moindre mesure des services), en moyenne 5% mais beaucoup plus pour certains secteurs, un accès à une énergie peu couteuse est aussi un des aspects contribuant à la compétitivité d’un pays, et donc à sa capacité de fabriquer et d’exporter des biens manufacturés. (…) Électricité renouvelable et création d’emplois La production d’électricité renouvelable apporte, au-delà des réductions de CO2 de grands avantages sur le plan économique. Dans un système traditionnel de production d’électricité à partir d’énergies fossiles, environ 80 % du coût est lié à l’achat de la matière première (gaz ou charbon), les 20 % restant sont liés au capital (machines, turbines) et à la main-d’œuvre. (…) La réorganisation du système de production et d’approvisionnement en électricité Dans un système traditionnel, quelques grosses centrales, quelques dizaines ou centaines pour les gros marchés, approvisionnent les clients finaux grâce à des lignes de haute tension et des transformateurs. Comme il est relativement aisé de prévoir la demande, en fonction des heures de la journée ou de la météo par exemple, on fait appel aux centrales pour répondre aux pics de demande, un peu comme l’on appuierait sur un accélérateur pour augmenter la vitesse quand c’est nécessaire (…) Le problème de la ressource en Lithium, en cobalt, en cuivre et terres rares Un autre enjeu stratégique relatif à l’électrification du parc de véhicules mais aussi le développement de batteries de plus grosse ou plus petite capacité (dans les smartphones et micro-ordinateurs par exemple) est la ressource : disposerons-nous de suffisamment de ressources pour construire toutes les batteries nécessaires et la ressource est-elle équitablement répartie ou à l’inverse, comme pour le pétrole, concentrée dans quelques pays ? Les véhicules électriques utilisent des batteries Lion-Lithium et chaque véhicule requiert une dizaine de kilos de Lithium (les batteries sont beaucoup lourdes mais en raison d’autres éléments qui la composent). Les batteries Lithium Ion utilisent aussi pour certaines du cobalt, mais en quantité moindre 2-3 kg par véhicule. (…) Le problème du recyclage Le recyclage des équipements nécessaires à la production et consommation d’énergies renouvelables concernent les batteries, les panneaux solaires et les éoliennes. Toutefois, le problème est d’ampleur très variable : 95 à 99 % des panneaux solaires sont recyclés en Chine et en Europe, tandis que le recyclage des batteries, fixé à un minimum de 50 % par la communauté Européenne, devrait s’améliorer considérablement dans les années à venir. (…) L’équilibre des finances des États Un grand nombre d’Éétats, surtout dans les pays développés, sont en situation de déficit public structurel depuis des années, voire des dizaines d’années. C’est le cas notamment des États-Unis, du Japon, mais aussi de la France, de l’Italie ou du Royaume-Uni et bien d’autres encore. Si certains Éétats ont des finances équilibrées et des niveaux de dette faibles, la plupart des États ont aujourd’hui un endettement public supérieur à une demi-année d’activité économique. (…) La transformation de l’Industrie automobile L’industrie automobile doit se transformer profondément en se montrant capable d’abandonner à terme le moteur thermique, tout en fabriquant des véhicules qui seront à la fois plus efficaces sur le plan énergétique et dont on pourra recycler presque tous les composants, batterie comprise. C’est donc un défi technologique majeur pour tous les grands producteurs de véhicules, Etats-Unis, Japon et Europe (particulièrement Allemagne, France, Italie mais pas seulement). Pour l’Europe, c’est sans doute un défi particulier : lL’e-mobilité requiert des compétences différentes, où la batterie, l’électronique et le digital deviennent les éléments critiques, bien plus que le moteur ou la boite de vitesse. Une voiture électrique est un objet industriel bien moins compliqué qu’une voiture thermique : il faut 1 000 pièces différentes pour fabriquer une voiture traditionnelle, c’est 5 fois moins pour une voiture électrique (ce qui explique en partie les coûts d’entretien plus faibles). (…) L’accès à la technologie Un autre aspect critique est celui de l’accès aux technologies nécessaires à la transition énergétique, et sur ce point, trois régions en particulier se livrent une féroce compétition où tous les coups ou presque sont permis, : la Chine, l’Europe (la communauté Européenne) et les États-Unis. Il existe trois façons de disposer des technologies nécessaires : les développer, les acheter ou les voler. (…) L’impact sur la santé Certains observateurs suggèrent que les éoliennes pourraient avoir un effet néfaste sur la santé de ceux qui vivent à leur proximité. En réalité, sur ce point précis, il n’existe aucune conclusion définitive : plusieurs études suggèrent que les effets sur la santé sont mineurs et essentiellement liés à des facteurs psychologiques (…) [i] L’Europe, à l’exception de la Pologne, s’est fixée l’objectif de la neutralité carbone en 2050, et certains États membres ont même un objectif plus ambitieux, car plus rapproché, comme la Finlande. [ii] Emissions of Carbon Dioxide in the Transportation Sector, par le ‘Congress Budget office’, 2022 [iii] Fostering Effective Energy Transition 2021 edition, World Economic Forum [iv] Néanmoins, l’Europe est handicapée par le manque d’espace vide lié à sa forte densité de population, ce qui rend plus difficile le déploiement de l’éolien terrestre et du solaire [v] Selon le BP statistical Review, la concentration a tendance à baisser : le Moyen-Orient ne contrôle plus que la moitié des réserves, contre près des deux tiers en 1990. Ceci s’explique par le poids croissant du continent Américain, en raison d’une hausse significative en Amérique du Nord et au Venezuela. Toutefois, les réserves du Venezuela sont constituées d’un pétrole très lourd et de mauvaise qualité, et la production du pays s’est littéralement effondrée depuis 1980. L’Agence Internationale de l’Énergie fournit des informations détaillées sur les exportations de pétrole qui montrent un niveau de concentration très élevé, bien plus encore que la production. [vi] Beaucoup d’observateurs pensent que c’est précisément parce qu’ils ont beaucoup de réserves de pétroles que ces pays sont souvent gangrenés par la corruption et donc instables politiquement. [vii] Une des raisons qui expliquent le décollage de l’économie Américaine s’explique, outre par une immigration massive à partir de 1865, par un niveau d’éducation plus élevé qu’au Royaume-Uni ou en France par exemple. Quand le taux d’alphabétisation y était de 30 à 40 % au milieu du XIX, il était déjà supérieur à 90 % aux États-Unis.
- Sources | enquete-climat.com
Sources Sources d’information Sur la question du réchauffement climatique, il existe des milliers de sources d’information, dont un bon nombre de grande qualité. Sur ce point des progrès massifs ont été réalisés depuis une trentaine d’années, et le plus difficile pour le citoyen intéressé par ces sujets de s’y retrouver. Sources institutionnelles Il existe de nombreuses sources institutionnelles qui produisent des données relatives au changement climatique, surtout si l’on considère aussi les sources nationales, par exemple l’ADME en France, qui couvre essentiellement ces sujets pour leur propre pays. Parmi les sources internationales, certaines sont incontournables. GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) Depuis plus de 30 ans, le GIEC évalue l'état des connaissances sur l'évolution du climat, ses causes, ses impacts. C’est la source essentielle concernant l’évolution des températures, passé et futur. PBL Netherlands Environmental Assessment Agency Cette institution compile des données de différents organismes pour établir, chaque année, un bilan des émissions de gaz à effet de serre, par type de gaz, par pays et industrie. L’Agence Internationale de l’Energie (AIE ou IEA en anglais) Fondée en 1974 à la suite du premier choc pétrolier, cette organisation internationale avait pour mission de coordonner les politiques énergétiques des pays les plus développés, à l’image de l’OCDE pour les politiques économiques. L’une de ses missions essentielles a toujours été la fourniture de données sur la production, la consommation, les importations et exportations d’énergie. Sous la direction de son directeur Fatih Birol, elle est devenue la référence en matière de changement climatique. Non seulement, l’agence a étendu considérablement le champs des données fournies, mais elle a fait un effort considérable pour les rendre accessibles gratuitement au grand public. En outre, elle s’est engagée dans le développement de modèle économiques et énergétiques complexes lui permettant de rédiger des rapports et analyses remarquablement complets et fiables. Son rapport NetZero2050 publié en 2020 et mis à jour régulièrement, est un outil sans équivalent. La plupart des données et rapports sont disponibles gratuitement. IRENA L’Irena est une organisation internationale dont l’objectif est de fournir des données détaillées et globales sur la production d’électricité par source, avec un suivi particulièrement complet des énergies renouvelables. Disponible gratuitement. Ministère Hollandais de l’environnement The Carbon Project Le Global Carbon Project est un projet de recherche mondial de Future Earth et un partenaire de recherche du Programme mondial de recherche sur le climat. Il a été créé pour travailler avec la communauté scientifique internationale afin d'établir une base de connaissances commune et mutuellement convenue pour soutenir le débat politique et les actions visant à ralentir et, à terme, arrêter l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Medias genéralistes, TV et Radio Les médias français offrent une bonne couverture des questions liées au réchauffement climatique. Ceux qui ont de grosses rédaction, avec plusieurs centaines de journalistes, font logiquement un travail plus complet sur la question, qu’ils soient privés, TF1 ou LCI, ou publics, France 2, FR3, France Inter et France Info. Presse écrite Là encore, les journaux disposant de grosses rédactions sont en général plus pointus, comme Les Échos, Le Monde, le Figaro, ou Ouest France. Agences de presse Les agences Bloomberg et AFP sont relativement en pointe sur ces questions. Il est possible d’accéder gratuitement à beaucoup de leurs dépêches et analyses, sur Connaissances des énergies pour l’AFP et Bloomberg Green. Linkedin Il existe beaucoup de contributeurs très pointus sur le réchauffement climatique s’exprimant sur Linkedin, ainsi que sur certains aspects précis, comme le nucléaire, l’hydrogène, les émissions négatives. Sources climato-sceptiques Les climatosceptiques aiment à se présenter comme ceux détenant une vérité cachée au public. En réalité, de très nombreux ouvrages ont été publiés mettant en cause la réalité ou la gravité du changement climatique. Sur Amazon, ils représentent près de la moitié des ouvrages concernés. Parmi ces nombreuses sources, l’une d’entre elle publie de temps à autre des articles bien informés, au milieu d’autres qui le sont beaucoup moins : La Lettre d'informations des Climato-Réalistes.
- Notes et Références | enquete-climat.com
Notes et Références I knew from a very young age that writing would always play an important role in my life. In 2000, I realized I could make a living from the written word and I haven't looked back since. I like to experiment with various writing styles and techniques as I search to find the persona behind every story I'm writing. I'm not afraid to tackle challenging projects or find new, creative ways to come up with something fresh and original. If you'd like to learn more about my work or are interested in seeking professional advice on your own piece, feel free to reach out anytime.
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ENQUÊTE SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE Mathieu Zajdela L'ENQUÊTE CONTINUE Pourquoi ce livre L’objectif de l’ouvrage est de répondre de manière simple mais complète aux questions que pose le changement climatique : est-on sûr que la température augmente ? Cette hausse est-elle imputable aux activités humaines ? Quels sont les responsables du changement climatique ? Quels sont les enjeux économiques, politiques et géopolitiques ? Peut-on arriver à réduire les émissions assez vite ? À quelles conditions, sur les plans technologique, politique et économique ? Et moi, que puis-faire à mon niveau ? Contenu du site sur le livre Introduction Extraits du livre Sources Notes et réferences L'éditeur et où commander le livre Cette section contient un Blog et des analyses complémentaires. Le B l og Cette section comprend des posts de l’auteur sur des sujets relatifs au changement climatique et liés à l’actualité. Cliquez-ici Analyses complémentaires Cette section comprendra des rapports pays, des vidéos si nécessaire. Il accueillera aussi avec plaisir des articles de contributeurs externes sur des sujets pointus (nucléaire, hydrogène, émissions négatives, batteries ou autres formes de stockage de l’électricité). Ceux-ci devront être rédigés pour être accessibles au grand public. Si vous souhaitez contribuer, veuillez utiliser le formulaire contact. L’auteur se réserve le droit d’accepter ou refuser ces articles, mais motivera son choix. Cliquez-ici L'auteur : Mathieu Zajdela Mathieu Zajdela est un économiste de l’énergie ayant travaillé pour des grands cabinets de conseil en stratégie et management. Il a consacré toute sa carrière à l’analyse comparée des systèmes énergétiques dans le monde et à l’élaboration des scenarios énergétiques.
- La boite à outil pour comprendre (...) | enquete-climat.com
La boite à outil pour comprendre le changement climatique Nous allons aborder dans cette partie plusieurs éléments techniques dont il est important de comprendre les tenants et aboutissants. Certains relèvent de la physique pure, ils sont utiles à savoir, les autres plutôt de la statistique. Si vous êtes intéressé par le sujet du réchauffement climatique, ce qui est très probable vu votre décision de vous procurer cet ouvrage, vous aurez déjà entendu parler de certains de ces thèmes, sans peut-être, c’était mon cas il y a seulement 2 ou trois ans, comprendre exactement de quoi il retourne. Rassurez-vous, pas de complexités inutiles, pour la physique, quelques souvenirs de collège ou de lycée suffisent, pour les mathématiques, c’est la même chose. Combien d’énergie utilisons-nous et d’où vient-elle ? En moyenne, chaque habitant de la planète consomme en une année une quantité d’énergie de près de deux tonnes en équivalent pétrole. C’est l’équivalent de 64 pleins d’essence par an, soit plus d’un par semaine pour chaque habitant : pour une famille de 4 personnes, cinq pleins par semaine ! À quoi correspond ce chiffre ? C’est toute l’énergie que nous achetons d’une façon ou d’une autre, que ce soit pétrole, charbon, gaz ou même énergie renouvelable, et, plus important encore, sous quelque forme que ce soit. Ainsi, il inclut bien sûr l’essence ou le gazole dont nous remplissons nos réservoirs pour nous déplacer. Mais cette utilisation n’est que la partie visible de l’iceberg puisqu’en France par exemple, les carburants utilisés pour la voiture individuelle ne représentent qu’à peine 10 % de l’énergie totale consommée. (…) Les énergies fossiles, c’est quoi au juste ? Beaucoup d’entre nous ont quelques vagues souvenirs des cours de chimie de l’école. Pas de panique, il ne faut guère plus que quelques connaissances acquises au lycée pour comprendre les enjeux de qualité de l’air et du climat. Rassemblons donc ensemble ces quelques souvenirs et tâchons d’éviter les complexités inutiles. La matière est composée d’atomes, qui se combinent en molécules, qui elles-mêmes se combinent en beaucoup d’autres choses, dont des organismes vivants plus ou moins complexes. Le plus sophistiqué d’entre tous : l’homme. Les atomes sont en général représentés par une lettre, par exemple C pour le carbone, O pour l’oxygène, H pour l’hydrogène, N pour l’azote. La formule des molécules, une combinaison d’atomes, contient plusieurs lettres, par exemple l’eau, H2O, qui indique qu’une molécule d’eau contient un atome d’oxygène pour deux atomes d’hydrogène. Avec ces bases minimales de chimie, nous en savons bien assez pour comprendre les problèmes environnementaux relatifs à la qualité de l’air et au réchauffement climatique. Les énergies fossiles sont toutes composées entre autres d’atomes de carbone, d’hydrogène et d’azote. Ceci est bien normal puisqu’elles proviennent d’un long processus de décomposition de matières organiques, végétation et êtres vivants, essentiellement formés comme nous-mêmes de carbone, d’hydrogène, d’oxygène et d’azote. (…) Le charbon contient essentiellement des atomes de carbone, dont le pourcentage varie avec la pureté : brûler une tonne d’un charbon moyen produit autour de 3 tonnes de CO2. En consommant un litre d’essence, un véhicule particulier émet 2,4 kg de CO2 et plus que son propre poids chaque année. Au bout de 10 ans, il faut donc imaginer 10 voitures empilées les unes sur les autres pour se faire une idée du poids du CO2 émis par la combustion liée à sa consommation d’essence. Ceci ne compte pas le CO2 émis à l’occasion de la production du pétrole, ni celui lié à sa transformation en essence ni les émissions liées à la production de la voiture ou à son entretien. Notons que ces chiffres peuvent varier du simple au double suivant les pays, en raison du kilométrage moyen réalisé et de la consommation par kilomètre. Quand on brûle un kilo de gaz, on émet autour de 2,7 kg de CO2. Une maison équipée au gaz pour l’eau chaude, la cuisson et le chauffage va utiliser environ 1,3 tonne de gaz naturel et émettre 3,5 tonnes de CO2 chaque année. Il lui faudra environ 20 ans pour émettre autant de CO2 que son propre poids. Là encore, ces émissions ne comptent pas celles liées à la production du ciment et autres matériaux nécessaires à sa construction et entretien, pas plus que les émissions associées à l’électricité pour l’éclairage et les appareils ménagers. Il est important de se garder un chiffre en mémoire, en gros trois tonnes de CO2 pour chaque tonne d’énergie fossile brûlée, car il illustre à quel point le phénomène de combustion dégage beaucoup, vraiment beaucoup de CO2[i] . Le CO2 est, nous l’avons vu, le principal gaz responsable du réchauffement climatique, mais en faibles quantités, moins de 0,5%, ce n’est pas un polluant, bien au contraire, il est nécessaire à la vie, celle des plantes en particulier. (…) Le problème est que tous les autres éléments contenus dans les énergies fossiles, le souffre et l’azote en particulier, vont aussi se combiner avec des atomes d’oxygène. (…) Ce n’est pas tout : la combustion de charbon émet aussi du plomb (42 tonnes aux États-Unis par an), du cadmium et de l’arsenic[ii] . Selon une étude américaine, la combustion du charbon est responsable de 42 % des émissions de mercure aux États-Unis, un métal lourd toxique qui peut endommager les systèmes nerveux, digestif et immunitaire, et constitue une menace sérieuse pour le développement de l'enfant. La combustion s’accompagne aussi d’un autre phénomène : elle n’est jamais parfaite, que ce soit dans une centrale électrique au charbon, un moteur à essence ou une chaudière au gaz, surtout si ceux-ci utilisent des vieilles technologies, sont anciens et mal réglés. Mais au fait, une combustion imparfaite, c’est quoi ? C’est une combustion où toutes les particules ne se combinent pas avec de l’oxygène pour former des molécules stables, parfois parce que l’apport en oxygène n’est pas suffisant. Essentiellement, ces produits non désirés sont ce qu’on appelle des « (…) Tout d’abord, la combustion d’énergies fossiles émet vraiment beaucoup de CO2 dans des proportions que nous avons du mal à réaliser car c’est sous la forme d’un gaz incolore et inodore. Si notre voiture ou notre chaudière au gaz produisait un déchet solide plutôt qu’un gaz, nous obligeant de temps à autre à aller vider un réservoir de résidus comme nous le faisons pour nos poubelles, notre prise de conscience serait plus facile. En effet, les déchets de notre voiture et ceux de notre chauffage représentent chacun plus de deux tonnes tonne par an et pour rappel, nos ordures ménagères ne pèsent que 354 kg en moyenne[iii] : en bref, nous passerions notre temps à vider le réservoir à déchets de la voiture ou de la chaudière ! Le CO2 n’est pas un polluant à faible dose, au contraire. La pollution due aux énergies fossiles est surtout liée à la combustion de toutes les impuretés qu’elles contiennent, souffre ou azote en particulier, mais aussi à la combustion imparfaite, accompagnée du rejet de particules fines ou autres produits polluants. Toutefois, depuis le début des années 70, plus encore depuis les années 90, les normes s’appliquant aux produits pétroliers ont été changées de telle sorte que la qualité de l’air s’est en fait fortement améliorée. (…) Cette situation crée une confusion dans l’esprit du public entre réchauffement climatique et pollution des villes. En Chine par exemple, l’amélioration de la qualité des produits pétroliers, le développement du parc de véhicules électriques et la fermeture ou le déplacement des centrales à charbon les plus polluantes ont permis, à partir de 2014, d’obtenir une très nette amélioration de la qualité de l’air dans certaines villes[iv] . Résultat, les études d’opinion montrent que les Chinois sont moins inquiets aujourd’hui qu’ils ne l’étaient en 2014 par les conséquences du réchauffement climatique alors que ce problème-là s’est aggravé et que la part de la Chine dans les émissions a continué de croître. (…) Dans un système énergétique basé sur les énergies fossiles, près des deux-tiers de l’énergie consommée sont perdus en chaleur Il y a trois façons de mesurer l’énergie consommée. La première, appelée consommation d’énergie primaire, est la plus élevée. En 2017, nous avons utilisé 14 milliards de tonnes en équivalent pétrole, donc un peu moins de deux tonnes par habitant. C’est toute l’énergie consommée, sous toutes les formes et en comptant les pertes[v] . Or plus de 30 % de cette énergie est utilisée pour… produire de l’énergie, particulièrement de l’électricité. (…) Pourquoi les énergies fossiles se sont-elles imposées comme la principale source d’énergie ? Les énergies fossiles représentent 80% aujourd’hui de l’énergie que nous consommons, ce qui parait très élevé si l’on considère que d’une part ces énergies sont très polluantes et qu’en outre, le rendement est très faible. Pourquoi donc se sont-elles imposées comme la principale source d’énergie des sociétés modernes ? Historiquement, c’est d’abord le charbon qui a émergé comme source d’énergie lors de la première révolution industrielle intervenue dès le milieu du XVIIIème siècle. On le sait, celle-ci est liée à la mise au point de la machine à vapeur qui allait entrainer un bouleversement complet des structures économiques et de la façon dont on pouvait à la fois produire et transporter les choses. Le développement des transports permettait aussi de rapprocher consommateurs et producteurs et d’offrir à ces derniers de nouveaux débouchés. Avec la machine à vapeur, une vague massive de mécanisation dans l’industrie allait entrainer une hausse considérable de la productivité, et une forte baisse des prix relatifs, permettant le développement de la consommation de masse, des textiles notamment. C’était un progrès considérable si l’on considère que la seule force disponible pour les machines et la traction était celle des hommes et des chevaux (avec quelques les petites exceptions, moulins à eau et à vent). (…) Depuis que le pétrole est devenu l’une des principales sources d’énergie, autour des années 1930-1940, l’évolution de son prix a été erratique : s’il a été largement stable entre 15 et 20 $ le baril en prix d’aujourd’hui (le baril est l’unité de mesure dans ce métier, il correspond à 153 litres) jusqu’au milieu des années 1970, il a atteint un pic à plus de 100 $ au début des années 1980. Cette forte hausse enregistrée lors du choc pétrolier des années 1970-80 a entrainé une première transition énergétique dans les pays développés. Peu à peu, l’usage du pétrole s’est concentré dans les secteurs où il avait un avantage économique majeur, celui des transports et de la pétrochimie, tandis qu’il perdait des parts de marché au profit du nucléaire et du gaz naturel dans la production d’électricité ou le chauffage. Puis le prix a entamé un long déclin, le point bas ayant été atteint en 1998, à moins de 20 $. Il a à nouveau très fortement progressé pour atteindre un nouveau pic à plus de 120 $ au début des années 2010. Depuis, le prix du pétrole a de nouveau fortement chuté, le fort ralentissement économique lié à la crise sanitaire du COVID ayant amplifié la tendance, puis il a nouveau fortement rebondi en 2021. Cependant, en raison des réserves mondiales relativement limitées, particulièrement celles ayant un coût d’exploitation faible, si nous ne trouvons pas un moyen de nous affranchir du pétrole, son prix augmentera inévitablement. D’un point de vue statistique, on peut mesurer les émissions de plusieurs manières (et ce "détail" a son importance) Vous avez peut-être lu quelque part que la France par exemple est un des pays qui émet le moins de CO2 (surtout à cause du nucléaire) par habitant…or, notre empreinte carbone par habitant est loin d’être aussi faible, nous rangeant plutôt parmi les mauvais élèves (mais pas les pires néanmoins). Comment expliquer cette différence ? Sommes-nous parmi les meilleurs ou les moins bons élèves ? La réponse est simple, cela dépend de la façon dont on compte les émissions. Il existe deux méthodes qui chacune donne des résultats très différents, et le choix d’utiliser la première ou la deuxième n’est pas sans arrière-pensées politiques. Mais il y a d’autres petites subtilités dans le débat sur la responsabilité des différents pays du globe, chacun ayant tendance à utiliser la mesure qui l’avantage le plus. Émissions de CO2 ou empreinte carbone ? Premier problème, de quelles émissions parle-t-on exactement lorsque, par exemple nous disons qu’un Nord-Américain émet 20 tonnes de gaz à effet de serre, un Chinois 9 tonnes, un Européen 8 et un Indien 3 tonnes ? C’est assez simple car cela repose sur une méthodologie qui présente le gros avantage d’avoir été agréée internationalement : elle n’est donc pas l’objet de discussions méthodologiques sans fin, même si les données transmises par certains pays sont parfois sujettes à caution faute d’une transparence suffisante. (…) Émissions actuelles ou cumulées depuis le début de la révolution industrielle ? Dans certains cas, les organismes qui suivent les émissions des différents pays comptent celles émises depuis le début de la révolution industrielle, plutôt que celles émises en 2020 par exemple ou depuis 1990. En effet, c’est depuis 1850 environ que l’envolée de la population et de la croissance économique a entraîné une forte croissance de l’utilisation de l’énergie, particulièrement du charbon, et que les émissions de CO2 ont vraiment décollé. Cette approche a du sens car le CO2 émis aujourd’hui reste environ une centaine d’années dans l’atmosphère : le CO2 émis par les centrales électriques européennes au milieu du XXe siècle pourrait être encore présent dans l’air, et agir autant que celui émis hier par notre véhicule. Résultat, si l’on compare les émissions des pays additionnées depuis le début de la révolution industrielle, cela change un peu la donne. C’est le cas particulièrement pour la Chine : ce pays émet aujourd’hui plus de CO2 que les États-Unis et l’Europe combinés et est donc de loin la première macro-région/pays émetteur de la planète, plus d’un quart à lui seul. Par contre, si l’on tient compte de toutes les émissions depuis le début de la révolution industrielle, le poids de la Chine n’est que de 13 %, un quart seulement du poids combiné de l’Europe et des États-Unis, responsables à eux deux de près de la moitié de toutes les émissions[vi] . Cette mesure de la contribution historique est-elle utile ? Elle l’est en partie et justifie en effet que les pays qui ont émis le plus et le plus tôt soient aujourd’hui leaders pour amorcer la direction opposée. (…) Les équations de Yaka Les équations de Kaya ont été inventées en 1993 par l’économiste Japonais Yoichi Kaya[vii] . Elles permettent de comprendre de manière mathématique, donc non vraiment discutable, les facteurs qui influencent l’évolution des émissions de CO2 liées à la combustion d’énergies fossiles. D’abord, rappelons un chiffre important : le CO2 ne représente qu’environ 72% des émissions de gaz à effet de serre. D’autre part, la combustion d’énergies fossiles, c’est 90% environ des émissions de CO2, le reste est essentiellement la production de ciment. Donc, on multiplie les deux chiffres et l’on aboutit à la conclusion que les émissions liées aux CO2, c’est 65% (72% multiplié par 90%), donc un peu moins des deux-tiers du problème. Les équations de Yaka ne permettent de comprendre que cette seule composante, pas le tiers restant. Néanmoins, les deux-tiers, c’est déjà pas mal, et ce d’autant plus qu’elles nous permettent non seulement de comprendre le passé, mais aussi d’envisager des solutions pour le futur. Voici le raisonnement sous-jacent aux équations de Yaka : Ce sont les êtres humains qui utilisent des énergies fossiles, la première variable est donc la population de chaque pays La consommation d’énergies fossiles dépend aussi du niveau d’activité économique. Donc, l’activité économique par habitant est un autre facteur Mais elle dépend aussi de l’intensité en énergie de l’activité économique, c’est-à-dire le montant d’énergie nécessaire pour l’activité économique. Enfin, les émissions dépendent de la nature de l’énergie utilisée. Si l’énergie est produite à partir de charbon, alors, les émissions vont être très importantes. Si elle est produite à partir de renouvelables (ou de nucléaire), cela va être très peu. Examinons ensemble le schéma ci-dessous, il explique l’enchaînement des causes de manière simple et logique : (…) Le taux de carbone Voyons enfin le 4e et dernier facteur, le niveau de CO2 par unité d’énergie utilisée. Là encore, c’est un ratio très simple, on divise le volume des émissions de CO2 par la consommation d’énergie. Il mesure de manière simple la teneur en CO2 de l’énergie utilisée : plus il est élevé, plus il traduit une utilisation intensive des énergies fortement émettrices de CO2 comme le charbon et une moindre utilisation d’énergies bas carbone, nucléaire ou renouvelables. C’est donc un indicateur de « propreté » de l’énergie utilisée, au moins du point de vue du CO2. (…) Avec ces quelques concepts « simples », nous voilà maintenant mieux armés pour analyser les données disponibles et juger de la réelle performance des différentes régions et pays en matière d’émissions, mais aussi comprendre pourquoi les choses ne se sont guère améliorées depuis 1990, mais au contraire plutôt dégradées. Par le passé, nous avons été capables de résoudre, en partie, des problèmes environnementaux, pourquoi pas celui du changement climatique ? La situation environnementale ne s’est pas dégradée sur tous les fronts, contrairement à ce que l’on lit parfois, elle s’est même franchement améliorée sur certains. Nous avons vu que la qualité de l’air, en raison des pollutions industrielles et automobile, est en fait meilleure aujourd’hui qu’en 1985 dans les pays développés au moins. Pour les pluies acides, le trou dans la couche d’ozone, longtemps au centre des préoccupations internationales, les choses vont plutôt mieux et elles se sont améliorées assez rapidement. Lors d’une rencontre avec des techniciens du SIAPP, ceux-ci m’ont confirmé que la qualité de l’eau de la Seine est bien meilleure aujourd’hui qu’il y a 30 ans. C’est le cas en général pour la qualité de l’eau des lacs et rivières dans la plupart des pays développés. Tous ces résultats ont été obtenus grâce à d’importants moyens déployés en matière de recherche, une adaptation de la législation et, souvent, de lourds investissements. (…) Attention néanmoins, la situation environnementale dans ces mêmes pays s’est bien dégradée en général, on connait par exemple la situation désastreuse pour le plastique, celle des milieux marins, de certains espaces forestiers, mais le plus grave est peut-être sur la terre ferme : là, l’explosion démographique depuis 1990 (+50% de population) et l’enrichissement général a conduit à un bétonnage systématique des espaces naturels. Et là où Bill Gates[viii] , dans son ouvrage, se réjouit avec gourmandise de cette évolution, et plus encore des énormes villes à venir, il y a tout lieu au contraire de s’en inquiéter pour une raison assez simple : l’espace sur terre n’est pas infini. L’analyse de l’histoire des débats autour de la question du réchauffement climatique montre qu’ils se sont ouverts à la fin du xixe siècle. Le chimiste Suédois, Prix Nobel, Svante August Arrhenius, publie en 1898 le premier calcul relatif au réchauffement climatique lié aux activités humaines[ix] . Dans les années 1930, sur la base des relevés de températures effectués depuis le milieu du xixe siècle, le scientifique Canadien, Guy Stewart Callendar, affirme qu’un réchauffement climatique est en cours. Plus d’un siècle s’est donc déjà écoulé entre la première étape et aujourd’hui, et pour autant, toutes les étapes n’ont pas encore été franchies. Il en existe, pour simplifier, 6, comme l’illustre le schéma ci-dessous. (…) Ennemi invisible La première raison qui explique notre difficulté à agir est peut-être la plus simple d’entre elles : le CO2 et le méthane sont, par leur nature chimique, des ennemis invisibles. Le méthane est un polluant très dangereux, pour s’en convaincre il suffit de laisser sa gazinière ouverte, il est mortel au-delà de 5 % dans l’atmosphère, par inhalation ou explosion. Mais à l’état naturel, il est incolore et inodore, même si on le détecte au nez en raison d’impuretés qu’il contient ou d’additifs. Le CO2 quant à lui, n’est pas un polluant stricto sensu, surtout dans la proportion dans laquelle il est en moyenne dans l’atmosphère. Or les deux gaz sont contenus en très petites quantités dans l’atmosphère, moins de 0,05 % pour le CO2, c’est encore sensiblement moins pour le méthane, bien en dessous du niveau au-delà duquel ils deviennent directement dangereux pour notre santé, mais assez pour créer un effet de serre puissant. (…) Effets globaux, plutôt que locaux Les effets des gaz à effet de serre sont globaux ; je conduis à Marseille ou Copenhague mais mes émissions impactent presque autant l’air de Pékin que de Houston, et vice versa. Ce n’est pas le cas des émissions qui affectent directement la qualité de l’air au niveau local : celles-là, surtout lors de situations climatiques particulières (absence de vent, fortes chaleurs, temps humide et froid), restent souvent bloquées près de là où elles sont émises et entraînent des fumées brunâtres, un air souvent irrespirable. Les gouvernements, sous la pression de leurs opinions publiques, sont donc bien plus engagés à agir et les mesures prises peuvent avoir des effets rapides. (…) Effets graduels, à long terme, non linéaires et différents selon les régions Les effets du réchauffement climatique se mesurent à long terme, même si l’on enregistre une nette accélération depuis une vingtaine d’années. La hausse des températures n’est pas linéaire : des années chaudes succèdent aux années plus froides. En revanche, les années les plus chaudes, depuis que l’on peut mesurer les températures, sont beaucoup plus nombreuses depuis 1980, et depuis cette date, chaque décennie est plus chaude que la précédente en moyenne. (…) Puissance des lobbys producteurs Le réchauffement climatique impose que nous réduisions fortement l’usage d’énergies fossiles. Ceci veut dire qu’il n’est pas dans l’intérêt des lobbys des industries pétrolières, gazières et charbonnières mais aussi celui de l’automobile ou d’autres secteurs particulièrement exposés, à de mettre en œuvre des solutions ou promouvoir des options qui les pénalisent. Au contraire, leurs actions vont du financement d’études alimentant le doute sur la réalité du réchauffement climatique et son lien avec des activités humaines, à la promotion d’options stratégiques non viables à court et moyen terme, en passant par du lobbying auprès des élus des régions les plus menacées en termes d’emplois. La mise en avant de solutions miracle a toujours le même objectif : éviter de déployer celles des technologies dont on sait qu’elles fonctionnent et retarder la transition énergétique. (…) Implications économiques lourdes Apporter une solution à un problème environnemental implique des investissements d’un volume variable et dans certains cas peut entraîner un renchérissement du coût de production de certains biens. Dans le passé, de nouveaux développements technologiques et la production en masse de nouvelles technologies ont généralement permis de limiter le coût pour le consommateur à un niveau bien plus bas que ce qui avait été initialement envisagé (ce sans même compter les économies réalisées en termes de santé par exemple). (…) La résolution du problème dépend aussi de nos comportements personnels Dans tous les cas que nous venons de mentionner, les solutions au problème dépendaient assez peu de nos comportements individuels, au moins de manière directe. Certes, les réactions des opinions publiques ont contribué à obliger les parties concernées à trouver des solutions. Mais dans le cas des marées noires, celui de la pollution des villes, des pluies acides ou du trou dans la couche d’ozone, les actions individuelles comptaient peu : que pouvions-nous par exemple faire à titre individuel ? Très peu. (…) Manque de leadership des grandes puissances économiques, particulièrement les États-Unis Cet élément est important, surtout si l’on considère le rôle presque toujours essentiel joué par les États-Unis sur les questions environnementales des années 1960 aux années 1990, le pays ayant, par son poids économique et géopolitique, un effet d’entrainement sur les autres régions. (…) [i] Pour comparer l’intensité en émissions de gaz à effet de serre des différentes énergies fossiles, il faut aussi tenir compte du fait que brûler un kilo de charbon, de pétrole ou de gaz naturel ne dégage pas la même énergie. On calcule donc souvent les émissions par kWh produit pour rendre les choses comparables. Selon cette mesure, c’est le gaz qui est le plus propre. Pour chaque calorie générée, les produits pétroliers entraînent 30 % d’émissions en CO2 de plus, et le charbon, presque le double. [ii] Coal and Air Pollution, Union of Concerned Scientists [iii] Source ADEME. Ces données ne comptent que les ordures ménagères, autrement dit le poids moyen de nos poubelles. Le poids total des déchets solides par habitant, y-compris ceux de l’industrie et du BTP atteignent le chiffre vertigineux de 13,8 tonnes [iv] La pollution des centrales à charbon qui affectait la qualité de l’air de Pékin au point de le rendre irrespirable a été en fortement réduite en fermant les centrales et usines les plus polluantes, mais surtout en transférant certaines activités dans d’autres villes qui sont à leur tour devenues très polluées. [v] Les pertes d’énergie dans les centrales nucléaires ne sont pas comptabilisées dans ce total. [vi] Source : OWID, basé sur les données CDIAC et Global Carbon Project, cité par « Our World in Data ». Europe, EU27, plus Suisse et Norvège. [vii] Source : Wikipedia, équations de Yaka [viii] Ouvrage déjà cité [ix] Le Canard Enchainé, dans son édition du 27 Octobre 2021 établit une chronologie complète de l’histoire de la compréhension du réchauffement climatique. Le célèbre Palmipède, toujours très rigoureux dans les faits qu’il rapporte, précise que c’est le Français Jacques Fournier qui en 1824
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Extraits du livre Introduction lien Les enjeux historiques, géopolitiques et économiques parmacro-région lien La fin de l’enquête lien Faut-il croire au réchauffement climatique ? lien Politique et changement climatique lien La boite à outil pour comprendre le changement climatique lien Scenario pour le futur, comment atteindre un niveau d’émissions zéro ? lien Les responsabilités multiples du réchauffement climatique lien Et moi, que puis-je faire à mon niveau ? lien
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L'éditeur et où commander le livre I knew from a very young age that writing would always play an important role in my life. In 2000, I realized I could make a living from the written word and I haven't looked back since. I like to experiment with various writing styles and techniques as I search to find the persona behind every story I'm writing. I'm not afraid to tackle challenging projects or find new, creative ways to come up with something fresh and original. If you'd like to learn more about my work or are interested in seeking professional advice on your own piece, feel free to reach out anytime.
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Les responsabilités multiples du réchauffement climatique Nous avons vu que les deux principaux gaz à effet de serre sont le gaz carbonique (de formule CO2) et le méthane (de formule CH4). Voyons maintenant les industries, les pays ou régions et les comportements individuels qui en émettent le plus. Quels sont les industries qui émettent le plus de gaz à effet de serre ? Le méthane Commençons par le méthane. Si l’on analyse plus en détail les sources d’émissions de méthane, on repère principalement trois sources[i] : L’agriculture (34 %), dont l’élevage des ruminants, bœufs, veaux, vaches, moutons et agneaux (21 %), la gestion du fumier (3 %) et la culture du riz (10 %) L’industrie pétrolière, gazière et charbonnière (33 %) Les décharges (gestion des déchets, 21 %) (…) Le CO2 Près de 90% des émissions de CO2 sont liées à la combustion d’énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole), auxquels s’ajoutent 4 % pour la production de ciment[ii] . La combustion d’énergies fossiles est essentiellement liée aux activités économiques si bien qu’au niveau mondial, quatre macro-secteurs sont responsables de 99 %[iii] de ces émissions : La production d’électricité : 36 % L’industrie : 32 % Le transport : 22 % Le secteur résidentiel et commercial : 10 % Pour l’industrie, 6 % sur les 32 % viennent de l’industrie énergétique, hors production d’électricité : raffineries, champs pétroliers et gaziers, mines de charbon. Si l’on regroupe ces 6 % avec l’électricité dans une catégorie « industrie énergétique », cette dernière représente 42 % au total. (…) Les pays et régions les plus gros contributeurs Pour les pays, on peut dans un premier temps se contenter d’une approche simple, en mesurant la contribution totale aux gaz à effet de serre en volume de chaque macro-région. Pour analyser la contribution totale des pays, il faut bien sûr le faire pour des grands blocs relativement comparables en nombre d’habitants. Comparer les émissions totales de la France avec celles de la Chine ne fait guère de sens, puisque le poids démographique de la France est 20 fois moindre que celui de la Chine, et son poids économique, 4 à 9 fois plus faible[iv] . (…) Les comportements individuels Nous nous pencherons plus en détail sur cette question dans le chapitre qui examine les efforts individuels possibles pour aider à combattre le réchauffement climatique. Mais, d’ores et déjà, compte tenu des sources de gaz à effet de serre, CO2 et Méthane, quelques observations s’imposent. Pour le CO2, nos émissions individuelles dépendent essentiellement de notre consommation d’énergies fossiles. Plus nous en consommons, particulièrement charbon et pétrole, qui en émettent le plus, et plus nous émettons de gaz à effet de serre. Pour le méthane, les deux éléments clefs sont notre consommation de viande rouge et nos déchets (si nous ne les recyclons pas). Il y a les émissions « directes », l’essence ou le diesel pour la voiture, le kérosène pour les avions que nous empruntons, gaz pour le chauffage, la viande rouge, mais ce volume ne représente qu’une partie de nos émissions : en France par exemple, sur la base de l’empreinte carbone moyenne, c’est la moitié environ de nos émissions totales. (…) [i] Source : EDGAR Database. [ii] [ii]J.G.J. Olivier et J.A.H.W. Peters, « Trends in global CO2 and total greenhouse gas emissions : 2019 report », op. cit. [iii] Source : EDGAR database. .
- Politique et changement climatique | enquete-climat.com
Politique et changement climatique Mettre en œuvre une politique visant à atteindre la neutralité carbone implique de très lourds changements sur le plan économique, législatif et sociétal. Tous les secteurs économiques sont concernés, même si certains le seront plus que d’autres : ceux de la production d’énergie, du transport, dans une moindre mesure de l’agriculture, sont appelés à se transformer de manière profonde. Dans presque tous les pays, les centaines de milliers d’emplois sont menacés, plus précisément, de nouvelles activités devront se substituer à d’autres. L’enjeu est donc au cœur des débats politiques. Tous les courants politiques et idéologiques s’emparent donc du sujet, trouvant dans la question sur changement climatique un espace pour défendre plus ardemment encore leurs convictions. Si l’on peut parfois douter de l’intérêt, pour la cause de la transition énergétique, de certains de ces courants politiques, la plupart ont en réalité une utilité, y compris les plus radicaux à partir du moment où la radicalité n’est pas seulement synonyme de violence verbale voire physique, de mise en scène narcissique de leurs auteurs, d’injonctions culpabilisantes pour le public, pire encore de grossières manipulations de la réalité avec le seul objectif de tromper le public. La radicalité nourrit aussi le débat démocratique. (…) Le courant « tout technologie » et initiative privée Le premier courant, le plus puissant et disposant d’importants moyens, pose comme hypothèse que les évolutions technologiques permettront de résoudre tous les problèmes. Il est parfois qualifié de technosolutionnisme. Il est associé, le plus souvent, à une conviction profonde que l’initiative privée est la seule capable d’apporter une solution adéquate au problème. (…) Le courant pour lequel la transition énergétique passe par l’effondrement du système capitaliste Pour un autre courant idéologique et dogmatique important, c’est le modèle capitaliste qui au contraire est en cause et qu’il ne peut y avoir de solution au problème sans une remise en cause profonde de son fonctionnement, voire son remplacement par un autre modèle, dont les contours restent néanmoins à définir. Ce courant est assez hétérogène puisqu’on y retrouve des personnes plutôt classées à droite, nationalistes par exemple, ou à gauche, extrême gauche en général. (…) La croissance raisonnée et l’économie circulaire, une approche holistique et pragmatique Cette analyse très succincte de quelques courants idéologiques nous mène au troisième courant politique, le seul semble-t-il qui puisse offrir une réponse globale, sérieuse, réaliste au défi du changement climatique. C’est celui de la croissance raisonnée et soutenable, de l’économie circulaire, inspiré par une approche holistique (c’est-à-dire qui aborde les questions du changement climatique dans leur globalité) et pragmatique plus qu’idéologique et dogmatique. Il est en fait plutôt majoritaire dans beaucoup de pays du monde, car les classes moyennes, sans avoir toujours une compréhension complète d’un problème très compliqué, sont souvent dotées, au moins pour un nombre important de ses membres, d’une bonne dose de bon sens. (…) Capitalisme ou communisme, qui a fait le mieux en matière d’environnement ? D’un point de vue historique, le développement du capitalisme coïncide avec le début de la croissance de la consommation d’énergies fossiles et donc des émissions de gaz à effet de serre. Le capitalisme va de pair avec une exploitation intensive des ressources naturelles, liée elle-même à la consommation de masse sur laquelle s’appuie une forte croissance économique. Jusque qu’au milieu du XXème siècle, peu d’attention a été portée aux problèmes environnementaux en général et ce malgré le fait qu’ils ont commencé à se manifester avec une certaine force dès la fin du XIXème siècle en raison de l’industrialisation accélérée entamée dans les années 1850 en Europe et aux États-Unis. (…) Transition énergétique et inégalité Rappelons quelques-unes de nos découvertes. Les émissions de CO2, beaucoup moins celle de méthane, dépendent largement du niveau d’activité économique, et plus précisément de la consommation d’énergies fossiles qui lui sont attachées. Même si une transition énergétique ambitieuse se met en place au niveau mondial, nous continuerons à utiliser des énergies fossiles longtemps. (…)
- La fin de l’enquête | enquete-climat.com
La fin de l’enquête ? La fin de l’enquête ? Non, l’enquête continue Comme je l’ai indiqué au début de cet ouvrage, j’ai abordé sans a priori le sujet du réchauffement climatique. Certes, ma position de départ est que je n’avais aucune raison de ne pas faire confiance à une communauté scientifique qui, dans une large majorité, croyait à l’existence du phénomène. Le tampon « approuvé par des scientifiques » ne suffisait pas néanmoins à lever toutes mes incertitudes, ayant vu, par le passé le consensus scientifique se former sur des hypothèses qui furent par la suite démenties. Je connaissais certains des errements du GIEC à ses débuts et les critiques qui lui furent adressées, parfois à raison. Toutefois, en l’espèce, le fait que des milliers de chercheurs de tous pays soient arrivés à la même conclusion soulevait une question : pourquoi donc défendraient-ils une position consensuelle alors que leur intérêt personnel serait plutôt grâce à leurs recherches de se démarquer de leurs collègues dans un monde scientifique marqué par une forte concurrence internationale et une difficulté à exister au niveau individuel ? J’ai aussi pris le temps d’examiner les arguments des climato-sceptiques ou ceux, plus nuancés, qui se catégorisent comme climato-réalistes. Néanmoins, je n’ai rien trouvé de très convaincant, à la fois sur la question de l’existence d’un réchauffement climatique et son lien aux activités humaines, au contraire, beaucoup d’articles bâclés ou truffés de grossières erreurs de logique. Au contraire, j’ai découvert la grande rigueur dont faisait preuve le GIEC, auquel un excès de prudence est d’ailleurs parfois reproché. J’ai compris que les mécanismes physiques du réchauffement climatique étaient connus depuis la fin du XIXème siècle et que les débats que nous avons depuis portent essentiellement sur la réalité de sa matérialisation dans le monde réel et complexe du climat. En bref, la question d’un lien aux activités humaines et la consommation d’énergies fossiles ne se posait plus depuis longtemps, les seules questions éventuellement valides étant : l’existence effective d’une hausse des températures et la partie imputable à des mécanismes naturels. Or, on dispose d’évidences très solides concernant la hausse des températures, tandis que des études scientifiques montrent qu’à long-terme, les effets naturels (El Nino par exemple, cycles solaires) n’ont contribué que de manière marginale à cette hausse. Bref, de convaincu de l’existence du réchauffement climatique sur la seule base de la confiance accordée à la communauté scientifique, je le suis devenu grâce à l’examen des faits et des arguments utilisés par les uns et les autres. J’ai aussi compris que par rapport aux autres problèmes environnementaux que nous avions eu à affronter, celui du réchauffement était d’une bien plus grande complexité. Le trou de la couche d’ozone était in fine un défi simple, dont chacun pouvait comprendre les effets et dont la résolution impliquait des changements finalement assez limités pour un coût connu. Au contraire, le changement climatique exige des changements profonds qui affecteront tous les secteurs économiques. En effet, la transition énergétique, par les bouleversements qu’elle implique, ressemble plus à la combinaison des différentes révolutions économiques et technologiques que nous avons connues depuis le début du XIXème siècle, machine à vapeur et industrialisation, révolution de la mobilité, puis celle de la médecine et des technologies de l’information. En une cinquantaine d’années seulement puisqu’il faudra atteindre la neutralité carbone au plus tard en 2050, quand il aura fallu plus de deux siècles pour les autres. Commençons donc pas par les mauvaises nouvelles sur le front de la transition énergétique. La première d’entre elles est que la hausse des températures va très probablement continuer, même si nous réduisons de manière drastique nos émissions dans les 10 prochaines années. La deuxième mauvaise nouvelle est que toutes les technologies nécessaires à la transition énergétique ne sont pas encore commercialement viables : des efforts de recherche massifs devront être réalisés dans le domaine des batteries, des émissions négatives mais aussi de la fusion nucléaire et dans une moindre mesure de l’hydrogène. Les bonnes nouvelles sont nombreuses néanmoins : limiter la hausse à 0,5°, au pire 1° est encore peut-être encore possible. Plus important encore, réussir la transition énergétique est également possible, mais à plusieurs conditions : Il faut d’abord mettre fin à l’usage du charbon et décarboner la production d’électricité grâce aux énergies renouvelables, au nucléaire et des émissions négatives pour compenser l’usage du gaz naturel Il faut ensuite électrifier l’économie, en clair passer à l’électricité partout où c’est possible, transport et chauffage en particulier, mais aussi dans l’industrie. Autre étape, réduire la consommation d’énergie de manière très sensible dans tous les secteurs, grâce à l’électrification de l’économie, l’isolation des bâtiments et les pompes à chaleur. Nous devons également apprendre à consommer moins et mieux. Il faut également mettre fin à la déforestation Il faut enfin réduire les émissions de méthane d’au moins 25% rapidement et viser une baisse plus forte à terme. La mise en œuvre de ces mesures permettrait une réduction des émissions de plus des deux-tiers. En parallèle, il faut investir massivement dans la recherche et développement, particulièrement dans le domaine des batteries. Enfin, il faut aider de manière massive, mais ciblée et contrôlée les pays les moins développés. C’est de notre intérêt en réalité, et bien sans doute bien plus efficace que des dépenser sans compter pour la dernière fraction de nos émissions en Europe, surtout pour les pays pour lesquelles elles sont déjà très basses. Les gas gaz à effet de serre sont globaux, on le le dira jamais assez. Une autre bonne nouvelle est venue des changements positifs dont j’ai réalisé qu’ils accompagneront la transition énergétique : un système d’approvisionnement en énergie plus durable, stable, moins corrompu et un coût de l’énergie moins volatile, si ce n’est plus faible. Une importante découverte fut celle du montant faramineux d’énergie que nous consommons chaque année et à quel point presque toutes les activités humaines en impliquent une utilisation souvent massive. S’y est ajouté à ma surprise de réaliser combien notre système énergétique, notamment parce qu’il est basé sur les énergies fossiles, est inefficace puisque les deux-tiers de l’énergie consommée sont perdus. Cet immense gâchis est, d’une certaine façon, une bonne nouvelle puisque le développement des énergies renouvelables, l’électrification de l’économie et une meilleure isolation de nos habitats permettraient d’accroitre considérablement l’efficacité énergétique. In fine, cette enquête me laisse avec un optimisme relatif, malgré l’ampleur des défis et la force de lobbys qui luttent encore pour retarder la transition énergétique, particulièrement dans les grands producteurs d’énergies fossiles, au Moyen-Orient, en Russie mais aussi aux États-Unis[i] et au Canada[ii] ou ces secteurs ont un poids important en termes d’emploi et de commerce extérieur. La prise de conscience est réelle, à mesure que se multiplient des évènements météorologiques majeurs, dont il apparait de plus en plus qu’ils sont liés au réchauffement climatique. La Chine en particulier, dont la responsabilité dans la hausse des émissions depuis 1990 est immense, donne des signes encourageants de vouloir avancer vers l’objectif de zéro émission malgré son refus de mettre dès aujourd’hui fin à l’usage du charbon. Le défi du changement climatique nous oblige aussi à prendre conscience du caractère limité des ressources naturelles, à nous interroger sur nos modes de consommation, surtout dans les pays développés, et mettre sur la table de vraies questions comme celle de l’inégalité, de la croissance démographique et du niveau de croissance économique soutenable. En ce sens, il signe la fin d’une période de 250 ans d’histoire de l’humanité, commencée au milieu du XVIIIème siècle et la première révolution industrielle et basée sur une exploitation intensive de ressources qui nous paraissaient alors presque illimitées. [i] US to open over 80 million acres in Gulf of Mexico for oil, gas exploration, AFP [ii] En Mars 2021, une résolution visant à reconnaître « l’existence des changements climatiques » a été rejetée par 54 % des membres du Parti conservateur Canadien, Le Monde, Août 2021, Le Canada étouffe sous les records de chaleur mais dans l’indifférence politique.
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"Paroles de lecteurs" Vincent de La Bachelerie Consultant, ancien associé EY et Business Angel Franck Bachmann, Associé conseil spécialisé Assurance Jérôme Brun, agrégé de mathématiques et dirigeant d’entreprise Mehdi Chouiten, PhD, CEO de DataEgy Béatrice Filio Directeur d’Actes d’Achats - Business Angels Juliette Raffaitin, Avocate-Juriste Guillaume Richard, Avocat Boris Martin, Officier de Gendarmerie Éric Schaeffer, Managing Partner, Sherpa TechInvest Jean-François Talbot Hervé de Tréglodé, Ingénieur général des mines honoraire Vincent de la Bachelerie Vincent de La Bachelerie Consultant, ancien associé EY et Business Angel "Voilà un livre indispensable et plaisant à lire qui nous aide à bien comprendre les enjeux et qui recherche une implication du lecteur : quels sont les scénarios pour atteindre le niveau zéro ? Que puis-je faire à mon niveau ? Vous êtes invités à reproduire les simulations. Un site web accompagne l’ouvrage, où sont disponibles les notes et d’autres documents utiles. On est loin de l’idéologie, on est dans le concret … et cela peut faire peur ! A quand un véritable thriller de la part de Mathieu ?" Franck Bachmann Franck Bachmann, Associé conseil spécialisé Assurance "Le changement climatique ? tout le monde en parle, bien peu le comprenne et encore moins savent en donner des clés de compréhension. Souvent les discussions sont d'un niveau très général, mélange de convictions, de pseudo certitude et de volontarisme ("j'ai pas de voiture ..." " je ne prends que des douches" "je fais du compost ...", etc. Le livre de Mathieu Zajdela balaye tout cela et apporte - enfin - des éléments de compréhension précis, basés sur une recherche méticuleuse et une approche scientifique ET critique que lui permet son expérience professionnelle. Ce livre répond à des questions fondamentales : c'est quoi le changement climatique ? (j'ai posé la question autour de moi : quasiment aucune réponse claire), quelles en sont les causes ? qu'elles sont les priorités ? que puis-je faire ? ...Les réponses sont argumentées et le plus factuelles possibles, sans éluder les points en suspens. Surtout elles sont en langage claire et accessible pour tout le monde : "le dictionnaire du changement climatique". Jérôme Brun Jérôme Brun, agrégé de mathématiques et dirigeant d’entreprise Ce livre promet à son lecteur une instructive promenade dans le maquis des analyses du réchauffement climatique, évitant les mauvaises herbes que sont les données non vérifiées et les raisonnements approximatifs, et contournant les oracles prédisant la fin du monde ou les phares aux pieds d’argile promettant d’illusoires solutions globales. C’est le parcours d’un honnête homme, Mathieu Zajdela, qui avance pas à pas en vérifiant ce qu’il dit, le croisant avec d’autres sources, priorisant les problèmes, démythifiant certains diktats, progressant logiquement et méthodiquement, sans oublier le facteur humain comme on dit. En effet, c’est bien ce dernier qui nous sauvera, l’initiative salutaire de Mathieu en est un vivant exemple. Juliette Raffaitin Juliette Raffaitin, Avocate-Juriste Le livre de Mathieu Zajdela démontre d’un travail vraiment poussé et est d’une restitution claire et simple pour que n’importe quel français l’ouvre et se dise : ah ça c’est intéressant, je ne l’avais pas en tête, continuons de creuser. Hervé de Tréglodé Hervé de Tréglodé, Ingénieur général des mines honoraire Sur le réchauffement climatique, il est très rare de lire un livre faisant clairement et objectivement le tour des problèmes. Car nombreux sont les ouvrages ou articles qui assènent sans démontrer, qui assaillent sans éclaircir, qui militent sans convaincre. Le livre de Mathieu Zajdela évitent avec soin et talent ces écueils. Il discerne ce qui est sûr et ce qui est fort probable. Comme les sciences qu’il déchiffre sont en mouvement, bien des questions et réponses restent encore à approfondir. L;auteur le dit franchement. Il appartient à ceux qui contesteront ses doutes et ses affirmations de faire preuve du même souci : observation des faits, démonstration des conjectures. Comme Mathieu Zajdela, ne jugeons jamais avant un long travail d’analyse. Ainsi que le répétait Jiddu Krishnamurti : « observation without judgement is the highest form of intelligence ». Eric Schaeffer Éric Schaeffer, Managing Partner, Sherpa TechInvest J’ai dévoré ton livre dans l’avion ( pas très écolo je sais)… didactique, on append à chaque page et petit à petit on prend conscience de la situation et des pistes possibles… tu dis les choses, et toutes les choses, sans à priori et tu nous gagnes à la cause….une réflexion honnête et argumentée sur le changement climatique. Honnêtement bravo et je vais le conseiller à tous mes amis car excellent. Mehdi Chouien Mehdi Chouiten, PhD, CEO de DataEgy Connaissant relativement correctement la question du changement climatique, plusieurs notions évoquées dans l'ouvrage m'étaient déjà familières. Les liens entre l'activité économique, l'énergie et donc les émission de CO2 et le changement climatique. Cette synthèse n'est pas un travail de recherche au sens académique mais plutôt une analyse pragmatique de l'Etat de l'art, analysant le problème également via des considérations économiques et politiques. Une sorte de quête de la vérité sur la question dans toute sa complexité et ses sous-jacents. La véritable originalité dans le ton et dans les conclusions, c'est un relatif optimisme qu'on ne lit pas souvent quand on parle de réchauffement climatique. Se lit facilement et est illustré à bonne dose pour retranscrire le schéma de pensée de l'auteur sans trop de verbiage. Je recommande. Béatrice Filio Béatrice Filio Directeur d’Actes d’Achats - Business Angels Un livre audacieux et réussi. Construit selon un plan dialectique, il emmène le lecteur vers une meilleure connaissance des causes et conséquences du dérèglement climatique. L’auteur, avec précision, décrit, explique et façonne les éléments sans parti-pris, même si, à l’évidence, sa position est claire. Ce livre passionnant, concret et objectif, fruit d’une longue analyse, nous apporte des réponses. Il peut et doit faire l’objet d’une étude attentive par toutes les générations. Guillaume Richard Guillaume Richard Avocat Si, comme moi, vous être intéressé par la question climatique et les sujets d’énergie, sans pour autant avoir franchi le pas de consulter un ouvrage spécialisé, ce livre est probablement fait pour vous. La structure claire du livre et le style direct de l’auteur permettent de comprendre facilement les différentes causes du réchauffement climatique. La compréhension de ces causes permet alors, dans un second temps, d’appréhender de manière avertie les enjeux de la transition qui nous attend. Jean-François Talbot Jean-François Talbot Un livre avec beaucoup de données analysées de manière fine. Des approches de solutions pragmatiques et non dogmatiques comme savent nous les asséner les soi-disant écologistes. Mathieu Zajdela montre que la solution n’est pas universelle mais bien adaptée aux contextes locaux et aux cultures. Dommage qu’il n’y ait pas un chapitre montrant que ce qui nous arrive est déjà arrivé plus de 10 fois dans les derniers 600 000 ans et les hommes n’étaient pas en cause ! Boris Martin Boris Martin, Officier de Gendarmerie Le livre de Mathieu Zajdela est un ouvrage original. Son approche didactique et accessible permet à tout lecteur, même novice en la matière, de comprendre les enjeux cruciaux liés au changement climatique. Il aborde de manière claire et concise les différentes causes du réchauffement climatique, tout en mettant en lumière des actions personnelles simples et concrètes pour y remédier. Pédagogue, bienveillant et drôle, Mathieu Zajdela permet à tout lecteur (même moi!) d’appréhender en profondeur ce sujet sans se perdre en route. Il vulgarise utilement les concepts scientifiques et offre les clés de compréhension nécessaires pour se forger un avis éclairé et objectif à l’opposé des discours militants et orientés. Résolument optimiste, Mathieu Zajdela nous fait aussi comprendre que nous pouvons encore éviter la fin du monde ! Ce livre m'aura sensibilisé à l'urgence d'agir pour préserver notre planète et les générations futures. Il m'aura convaincu de l’intérêt d adopter des gestes simples et éco-responsables au quotidien. À lire assurément pour se (re)donner l’espoir de survivre !
- Introduction | enquete-climat.com
Introduction Je me suis attelé au travail de recherche pour l’écriture de cet ouvrage il y a cinq ans environ, en 2017. Auparavant, ayant consacré toute ma carrière à l’analyse des systèmes énergétiques de nombreux pays de la planète, je ne pouvais bien sûr ignorer la question du changement climatique mais celle-ci était loin d’être au centre de mes préoccupations et je n’y connaissais d’ailleurs pas grand-chose en la matière. Par exemple, si je savais que le maintenant fameux gaz carbonique de formule CO2, principal gaz à effet de serre, était émis lors de la combustion de charbon, gaz ou pétrole, je n’avais aucune idée des autres sources de gaz à effet de serre, ignorant totalement, par exemple, que nos braves vaches et la culture du riz en émettaient beaucoup. Dans mes engagements personnels, les préoccupations environnementales, celles des gaz à effet de serre comme les autres étaient aussi assez secondaires : ma conduite était loin d’être exemplaire, elle ne l’est toujours pas d’ailleurs, même si ma paresse naturelle, mon histoire ou mes goûts personnels ont pu m’aider à agir de manière positive, mais finalement un peu malgré moi. Certains évènements récents m’ont néanmoins conduit à changer ma perception : iIls sont nombreux, certains ont un caractère a priori anecdotique, les autres sont plus importants. Commençons par l’anecdote, j’en ai plusieurs mais une en particulière. Nos enfants étant grands et autonomes, mon épouse et moi nous sommes retrouvés seuls à la maison, avec néanmoins une vie sociale plutôt active. Or, une de mes tâches est de descendre les poubelles en faisant un tri rigoureux autant que possible : j’ai été effaré du volume de déchets qu’un couple de 2 personnes peut générer, faisant de cette responsabilité une tâche presque épuisante. Mais j’ai surtout pris conscience de l’incroyable gâchis que notre mode de consommation entrainait. Et encore, nous concernant, jamais ou très peu de produits industriels, beaucoup de produits frais du marché (donc moins d’emballage) et a priori, pas trop d’achats « inutiles ». La deuxième est l’annonce puis la naissance de mon premier petit-fils, auquel cet ouvrage est en partie dédié (Camille), l’autre personne (Arianne) étant mon épouse. Tout d’un coup, j’ai réalisé que s’il était peu probable que je sois encore là pour fêter la Saint-Sylvestre en 2049, lui et mes enfants le seraient sans doute, mon petit-fils pouvant même espérer assister à celle de 2099. La troisième est le travail de recherche que j’ai engagé sur le réchauffement climatique. Celui-ci avait déjà partiellement commencé en 2015 lors de ma vie professionnelle de d’expert du secteur de l’énergie lorsque je fus chargé avec d’autres collègues de construire des scenarios de demande d’énergie et de pétrole pour les 20 prochaines années. C’est à cette occasion que j’ai commencé à regarder de manière sérieuse la question des émissions de gaz à effet de serre. Très rapidement après avoir quitté mes fonctions dans ce cabinet de conseil, j’ai décidé d’engager un travail en profondeur sur ce sujet. Je partais d’un niveau de connaissance minimal, ayant même certains doutes, non sur la réalité du phénomène, mais sur sa gravité et le lien exact avec les activités humaines. Mon souhait était de les lever une fois pour toutes, dans un sens ou un autre, puis d’essayer d’en comprendre les causes. Ensuite, j’avais une série de questions en tête : si ce réchauffement était effectivement en route, quelles pourraient en être les conséquences ? Était-il trop tard pour agir ? Quelles étaient les conditions pour que nous réussissions à inverser la tendance ou limiter les effets du réchauffement ? Quelles étaient les options disponibles ? Quelles seraient les conséquences sociales et économiques, mais aussi politiques et géopolitiques, à la fois si nous ne faisions rien ou peu et si nous nous engagions au contraire dans la transition énergétique. Ce travail s’appuie sur celui de centaines d’individus : certains sont des chercheurs, d’autres des ingénieurs, d’autres encore des économistes ou membres d’associations environnementales, ou de simples citoyens qui, dans leur vie quotidienne, trouvent les moyens de participer, à leur niveau, à ce combat. D’une certaine façon, par le nombre considérable d’es articles, des bases de données et des conversations qui ont alimenté mes recherches et ma réflexion, cet ouvrage est en fait un travail collectif : c’est une des raisons d’ailleurs pour lesquelles je m’engage à reverser tous les bénéfices de l’auteur à des associations, universités ou même entreprises privées favorisant la diffusion de connaissances scientifiques sur le sujet du changement climatique. Cela me parait juste. J’ai abordé la question du réchauffement climatique sans aucun a priori, avec le seul désir de comprendre et d’être en mesure d’expliquer à mes proches le fruit de mes recherches. Je n’avais aucune question taboue, y -compris celle de savoir si le réchauffement climatique existait réellement et s’il était bien dû à des causes humaines. Sur ces points, je me suis attaché à prendre le temps de lire et de discuter avec des climato-réalistes, ayant d’ailleurs trouvé dans leurs sites d’informations quelques perspectives intéressantes. Un objectif central de cet ouvrage est aussi d’expliquer de manière simple, autant que faire se peut, des choses parfois complexes. Il est destiné à un public adulte, curieux de ces questions, mais pas spécialiste, bien au contraire. J’essaye d’aborder tous les aspects techniques, économiques et stratégiques, politiques et géostratégiques, mais sans complexités inutiles. Toutefois, il n’est pas simpliste. Sachez aussi que si vous trouvez certains chapitres trop ardus, vous pourrez vous rendre directement à la fin de chacun où les principales conclusions et choses à retenir sont résumées en quelques lignes. Un autre objectif était aussi d’avoir une approche holistique, c’est-à-dire couvrant un vaste nombre de sujets, plutôt que les seuls aspects technologiques par exemple. Outre que l’analyse des questions technologiques a déjà été plutôt bien faite, notamment dans le livre de Bill Gates[i] [1] , au cours de mes recherches, j’ai été frappé du fait que les questions historiques, politiques, économiques et sociales sont peu abordées, ou seulement avec de forts a priori idéologiques. C’est aussi à dessein que j’évite de parler trop précisément de la situation de tel pays, la France en particulier, en me concentrant sur le Monde et quelques macros-régions/pays, Chine, Etats-Unis, Europe par exemple, sans par ailleurs proposer pour celles-ci une analyse très fouillée. En revanche, j’ai l’intention, attaché à cet ouvrage, de publier sur internet (enquete-climat.com) quelques profils pays car en matière de réchauffement climatique, s’il n’y a en réalité que des élèves plutôt mauvais, au mieux moyens, certains sont clairement des cancres, souvent bavards en plus et communiquant à grands frais leurs rares actions positives en la matière, en bref des élèves qu’aucun professeur n’a envie d’avoir dans sa classe. Ces annexes seront disponibles gratuitement. Enfin, outre les remerciements sincères que je dois adresser à tous ceux et celles qui m’ont aidé, un chapitre de fin leur est dédié, je souhaite partager trois dernières observations avant que ne vous commenciez la lecture de l’ouvrage. Ce livre a été mis à jour jusqu’au dernier jour avant l’envoi aux éditeurs. Néanmoins, vous trouverez quelques données qui peuvent vous paraitre anciennes. Parfois, des données plus récentes n’étaient pas disponibles. Dans d’autres cas, elles le sont (par exemple les émissions par pays et secteur économique) mais ayant réalisé une grande partie des calculs nécessaires en 2018-2019, c’eut été un travail considérable que de tout mettre à jour, sans apporter un grand intérêt souvent, les ordres de grandeur n’ayant guère changé en deux ans (j’ai pris le temps de vérifier cela). Il est matériellement impossible que ce livre ne contienne pas quelques erreurs, notamment parce que les évolutions technologiques nombreuses peuvent rendre caduques certaines hypothèses de base, pas toutes néanmoins, au moins dans un espace de temps de quelques années. Par ailleurs, sur certains sujets, existent des données qui se contredisent. Et si l’erreur est humaine, et presque inévitable lorsque l’on consulte des centaines de sources d’analyse ou de données, j’en ai quand même essayé d’ene limiter le nombre. Malgré mon souci d’avoir été le plus « objectif » possible, il vous sera sans doute impossible d’être d’accord avec chacune des pages de cet ouvrage, plus précisément celles s’écartant de la fourniture de données et de faits que peu de scientifiques remettent en cause. Car essayer d’être objectif, ce n’est pas refuser de s’engager et prendre position : vous le verrez, sur ce point, je n’y vais pas quatre chemins. Mon ambition d’ailleurs n’est pas de vous convaincre de quoi que ce soit, je considère cet ouvrage comme un outil qui j’espère vous donnera l’envie de vous documenter et plus encore et d’agir à votre niveau. Commençons notre enquête. Nous allons tout d’abord essayer de répondre à quelques questions simples : Est-on sûr que la température sur terre augmente ? Les variations de température dans l’atmosphère pourraient-elles s’expliquer par d’autres causes que des activités humaines ? D’un point de vue purement physique comprend-t-on les mécanismes du réchauffement climatique, c’est-à-dire le lien entre la hausse du volume de gaz à effet de serre et celle des températures ? Quels sont les gaz à effet de serre ? Peut-on mesurer les émissions de gaz à effet de serre et la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ? Est-on sûr qu’elle augmente ? Qu’en déduire que de la cause principalement humaine des émissions de gaz à effet de serre ? Et enfin, quelles sont les implications pour le futur ? [i] “Comment Eviter un Désastre, Bill Gates”, Flammarion 2021