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Introduction

Je me suis attelé au travail de recherche pour l’écriture de cet ouvrage il y a cinq ans environ, en 2017. Auparavant, ayant consacré toute ma carrière à l’analyse des systèmes énergétiques de nombreux pays de la planète, je ne pouvais bien sûr ignorer la question du changement climatique mais celle-ci était loin d’être au centre de mes préoccupations et je n’y connaissais d’ailleurs pas grand-chose en la matière. Par exemple, si je savais que le maintenant fameux gaz carbonique de formule CO2, principal gaz à effet de serre, était émis lors de la combustion de charbon, gaz ou pétrole, je n’avais aucune idée des autres sources de gaz à effet de serre, ignorant totalement, par exemple, que nos braves vaches et la culture du riz en émettaient beaucoup.

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Dans mes engagements personnels, les préoccupations environnementales, celles des gaz à effet de serre comme les autres étaient aussi assez secondaires : ma conduite était loin d’être exemplaire, elle ne l’est toujours pas d’ailleurs, même si ma paresse naturelle, mon histoire ou mes goûts personnels ont pu m’aider à agir de manière positive, mais finalement un peu malgré moi.

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Certains évènements récents m’ont néanmoins conduit à changer ma perception : iIls sont nombreux, certains ont un caractère a priori anecdotique, les autres sont plus importants.

Commençons par l’anecdote, j’en ai plusieurs mais une en particulière. Nos enfants étant grands et autonomes, mon épouse et moi nous sommes retrouvés seuls à la maison, avec néanmoins une vie sociale plutôt active. Or, une de mes tâches est de descendre les poubelles en faisant un tri rigoureux autant que possible : j’ai été effaré du volume de déchets qu’un couple de 2 personnes peut générer, faisant de cette responsabilité une tâche presque épuisante. Mais j’ai surtout pris conscience de l’incroyable gâchis que notre mode de consommation entrainait. Et encore, nous concernant, jamais ou très peu de produits industriels, beaucoup de produits frais du marché (donc moins d’emballage) et a priori, pas trop d’achats « inutiles ».

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La deuxième est l’annonce puis la naissance de mon premier petit-fils, auquel cet ouvrage est en partie dédié (Camille), l’autre personne (Arianne) étant mon épouse. Tout d’un coup, j’ai réalisé que s’il était peu probable que je sois encore là pour fêter la Saint-Sylvestre en 2049, lui et mes enfants le seraient sans doute, mon petit-fils pouvant même espérer assister à celle de 2099.

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La troisième est le travail de recherche que j’ai engagé sur le réchauffement climatique. Celui-ci avait déjà partiellement commencé en 2015 lors de ma vie professionnelle de d’expert du secteur de l’énergie lorsque je fus chargé avec d’autres collègues de construire des scenarios de demande d’énergie et de pétrole pour les 20 prochaines années. C’est à cette occasion que j’ai commencé à regarder de manière sérieuse la question des émissions de gaz à effet de serre. Très rapidement après avoir quitté mes fonctions dans ce cabinet de conseil, j’ai décidé d’engager un travail en profondeur sur ce sujet.

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Je partais d’un niveau de connaissance minimal, ayant même certains doutes, non sur la réalité du phénomène, mais sur sa gravité et le lien exact avec les activités humaines. Mon souhait était de les lever une fois pour toutes, dans un sens ou un autre, puis d’essayer d’en comprendre les causes. Ensuite, j’avais une série de questions en tête : si ce réchauffement était effectivement en route, quelles pourraient en être les conséquences ? Était-il trop tard pour agir ? Quelles étaient les conditions pour que nous réussissions à inverser la tendance ou limiter les effets du réchauffement ? Quelles étaient les options disponibles ? Quelles seraient les conséquences sociales et économiques, mais aussi politiques et géopolitiques, à la fois si nous ne faisions rien ou peu et si nous nous engagions au contraire dans la transition énergétique.

Ce travail s’appuie sur celui de centaines d’individus : certains sont des chercheurs, d’autres des ingénieurs, d’autres encore des économistes ou membres d’associations environnementales, ou de simples citoyens qui, dans leur vie quotidienne, trouvent les moyens de participer, à leur niveau, à ce combat.

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D’une certaine façon, par le nombre considérable d’es articles, des bases de données et des conversations qui ont alimenté mes recherches et ma réflexion, cet ouvrage est en fait un travail collectif : c’est une des raisons d’ailleurs pour lesquelles je m’engage à reverser tous les bénéfices de l’auteur à des associations, universités ou même entreprises privées favorisant la diffusion de connaissances scientifiques sur le sujet du changement climatique. Cela me parait juste.

J’ai abordé la question du réchauffement climatique sans aucun a priori, avec le seul désir de comprendre et d’être en mesure d’expliquer à mes proches le fruit de mes recherches. Je n’avais aucune question taboue, y -compris celle de savoir si le réchauffement climatique existait réellement et s’il était bien dû à des causes humaines.

Sur ces points, je me suis attaché à prendre le temps de lire et de discuter avec des climato-réalistes, ayant d’ailleurs trouvé dans leurs sites d’informations quelques perspectives intéressantes.

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Un objectif central de cet ouvrage est aussi d’expliquer de manière simple, autant que faire se peut, des choses parfois complexes. Il est destiné à un public adulte, curieux de ces questions, mais pas spécialiste, bien au contraire. J’essaye d’aborder tous les aspects techniques, économiques et stratégiques, politiques et géostratégiques, mais sans complexités inutiles. Toutefois, il n’est pas simpliste. Sachez aussi que si vous trouvez certains chapitres trop ardus, vous pourrez vous rendre directement à la fin de chacun où les principales conclusions et choses à retenir sont résumées en quelques lignes.

Un autre objectif était aussi d’avoir une approche holistique, c’est-à-dire couvrant un vaste nombre de sujets, plutôt que les seuls aspects technologiques par exemple. Outre que l’analyse des questions technologiques a déjà été plutôt bien faite, notamment dans le livre de Bill Gates[i][1], au cours de mes recherches, j’ai été frappé du fait que les questions historiques, politiques, économiques et sociales sont peu abordées, ou seulement avec de forts a priori idéologiques.

C’est aussi à dessein que j’évite de parler trop précisément de la situation de tel pays, la France en particulier, en me concentrant sur le Monde et quelques macros-régions/pays, Chine, Etats-Unis, Europe par exemple, sans par ailleurs proposer pour celles-ci une analyse très fouillée. En revanche, j’ai l’intention, attaché à cet ouvrage, de publier sur internet (enquete-climat.com) quelques profils pays car en matière de réchauffement climatique, s’il n’y a en réalité que des élèves plutôt mauvais, au mieux moyens, certains sont clairement des cancres, souvent bavards en plus et communiquant à grands frais leurs rares actions positives en la matière, en bref des élèves qu’aucun professeur n’a envie d’avoir dans sa classe. Ces annexes seront disponibles gratuitement.

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Enfin, outre les remerciements sincères que je dois adresser à tous ceux et celles qui m’ont aidé, un chapitre de fin leur est dédié, je souhaite partager trois dernières observations avant que ne vous commenciez la lecture de l’ouvrage.

Ce livre a été mis à jour jusqu’au dernier jour avant l’envoi aux éditeurs. Néanmoins, vous trouverez quelques données qui peuvent vous paraitre anciennes. Parfois, des données plus récentes n’étaient pas disponibles. Dans d’autres cas, elles le sont (par exemple les émissions par pays et secteur économique) mais ayant réalisé une grande partie des calculs nécessaires en 2018-2019, c’eut été un travail considérable que de tout mettre à jour, sans apporter un grand intérêt souvent, les ordres de grandeur n’ayant guère changé en deux ans (j’ai pris le temps de vérifier cela).

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Il est matériellement impossible que ce livre ne contienne pas quelques erreurs, notamment parce que les évolutions technologiques nombreuses peuvent rendre caduques certaines hypothèses de base, pas toutes néanmoins, au moins dans un espace de temps de quelques années. Par ailleurs, sur certains sujets, existent des données qui se contredisent. Et si l’erreur est humaine, et presque inévitable lorsque l’on consulte des centaines de sources d’analyse ou de données, j’en ai quand même essayé d’ene limiter le nombre.

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Malgré mon souci d’avoir été le plus « objectif » possible, il vous sera sans doute impossible d’être d’accord avec chacune des pages de cet ouvrage, plus précisément celles s’écartant de la fourniture de données et de faits que peu de scientifiques remettent en cause. Car essayer d’être objectif, ce n’est pas refuser de s’engager et prendre position : vous le verrez, sur ce point, je n’y vais pas quatre chemins.

Mon ambition d’ailleurs n’est pas de vous convaincre de quoi que ce soit, je considère cet ouvrage comme un outil qui j’espère vous donnera l’envie de vous documenter et plus encore et d’agir à votre niveau.

 

Commençons notre enquête.

 

Nous allons tout d’abord essayer de répondre à quelques questions simples :

  1. Est-on sûr que la température sur terre augmente ?

  2. Les variations de température dans l’atmosphère pourraient-elles s’expliquer par d’autres causes que des activités humaines ?

  3. D’un point de vue purement physique comprend-t-on les mécanismes du réchauffement climatique, c’est-à-dire le lien entre la hausse du volume de gaz à effet de serre et celle des températures ?

  4. Quels sont les gaz à effet de serre ?

  5. Peut-on mesurer les émissions de gaz à effet de serre et la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ? Est-on sûr qu’elle augmente ?

  6. Qu’en déduire que de la cause principalement humaine des émissions de gaz à effet de serre ?

   Et enfin, quelles sont les implications pour le futur ?

 

 

 

 

[i] “Comment Eviter un Désastre, Bill Gates”, Flammarion 2021

Climate Change Survey

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